Algérie
Un tribunal algérien a condamné lundi par contumace l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil, en poste pendant dix ans sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, à 20 ans de prison pour corruption, selon les médias algériens.
Le tribunal de Sidi M'Hamed à Alger a condamné Chakib Khelil à 20 ans de prison et à deux millions de dinars (12 500 euros) d'amende. L'ancien patron du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Meziane, jugé lors du même procès a été condamné à cinq ans de prison et un million de dinars (6 250 euros) d'amende.
Mohamed Meziane purge actuellement une peine de prison en Algérie dans le cadre d'une autre affaire. Son adjoint, Abdelhafidh Feghouli, vice-président de Sonatrach à l'époque des faits, a été condamné à six ans de prison ferme et un million de dinars d'amende.
Les responsables de Sonatrach sont accusés d'avoir privilégié le Groupe italien Saipem lors de la conclusion du marché pour la réalisation du complexe gazier d'Arzew (Oran, Ouest), au détriment d'une société émiratie et ce, sur instruction de Chakib Khelil. Ils sont également accusés d'"octroi d'indus privilèges", "abus de fonction" et "conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation".
Mandat d'arrêt international
Le tribunal a également condamné par contumace deux représentants du groupe italien Saipem, Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Steal à six ans de prison chacun et une amende d'un million de dinars (6 250 euros). Lors du procès qui s'est ouvert le 1er février, le parquet avait requis 20 ans de prison ferme pour Chakib Khelil et 10 ans pour Mohamed Meziane.
En 2013, la justice algérienne avait émis un mandat d'arrêt international contre Chakib Khelil dans le cadre d'une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI pour l'obtention de contrats en Algérie, scandale qui a fait l'objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie.
Réfugié aux Etats-Unis, il était rentré en 2016 en Algérie après l'abandon des poursuites contre lui avant de repartir à l'étranger lorsque la procédure a été relancée. Après la chute d'Abdelaziz Bouteflika le 2 avril 2019 sous la pression des manifestations du mouvement de protestation Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage.
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